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Logement des requérant-e-s d’asile: chronique d’une pénurie annoncée

Publié le 3 juillet, 2015 dans

Les requérant-e-s d’asile qui logeaient à la Maison des Arts du Grütli suite à leur opposition à un transfert en abri PC ont finalement trouvé une solution. Grâce notamment à la médiation d’Ueli Leuenberger, et à la bonne volonté de la Ville de Genève, le groupe d’une trentaine de personnes pourra loger au Faubourg jusqu’à la fin de l’été. Il s’agit toutefois d’une solution temporaire, et toutes les questions de fond que soulève cette affaire et le mouvement de soutien qu’elle suscite restent entières.

Car comme le soulignaient le Centre social protestant (CSP) et Caritas Genève dans un communiqué de presse conjoint publié mi-juin, « la situation n’est ni nouvelle, ni inattendue ». Les milieux de défense du droit d’asile dénoncent depuis plusieurs années les lacunes dans le domaine du logement des requérant-e-s. Les organisations actives dans le domaine ont averti à de nombreuses reprises les responsables politiques de la détérioration de la situation, et de la grave pénurie qui ne manquerait pas d’advenir si rien n’était entrepris pour remédier à la saturation du dispositif d’hébergement des requérant-e-s d’asile.

Et s’il est vrai qu’il est impossible de prévoir les fluctuations des arrivées dans les moindres détails, les tendances sont relativement stables depuis 2011, et la guerre qui fait rage en Syrie depuis maintenant plus de quatre ans ne montre malheureusement aucun signe d’accalmie. En outre, la fermeture d’anciens foyers, ou la difficulté pour les personnes dont la situation a été stabilisée à quitter les structures existantes en raison de la crise du logement étaient des données connues. Dès lors, nous partageons le constat posé par le CSP et Caritas : « l’absence de planification de solutions pour créer des places d’hébergement et pour en libérer d’autres relève d’un manque d’anticipation regrettable de la part des autorités ».

L’ouverture de nouveaux abris de protection civile est une solution indigne de Genève, tou-te-s le reconnaissent – Hospice général y compris. Les conditions de vie y sont intenables. C’est particulièrement vrai lorsqu’il s’agit d’y loger des êtres humains souvent traumatisés pour une durée indéterminée. Ainsi, il est nécessaire de renoncer au transfert de nouvelles personnes vers ce type de structure, et de fermer au plus vite les abris existants.

Est-il besoin de le rappeler, les réfugié-e-s qui arrivent aujourd’hui sont aussi les citoyen-ne-s suisses de demain, et tout le monde gagne à ce que leur accueil soit empreint dès le départ de dignité. C’est pourquoi le CCSI se joint aux associations actives dans le domaine de l’asile pour demander que les autorités prennent leurs responsabilités et mettent sur pied de conditions d’accueil et d’hébergement dignes et humaines pour tou-te-s les migrant-e-s, en ayant recours à tous les lieux d’hébergement temporaires publics ou religieux qui peuvent être mobilisés afin d’éviter le passage par les abris.