Actualités

N’oubliez pas de voter le 25 novembre!

Publié le 14 septembre, 2018 dans ,

Le CCSI est engagé dans une campagne dont nous vous avons déjà parlé plusieurs fois : celle que nous menons contre l’initiative « contre les juges étrangers », aussi appelée initiative sur l’autodétermination, sur laquelle nous voterons en novembre. Nos lectrices et lecteurs nous pardonneront de prendre un peu d’avance sur l’agenda politique de cet automne : c’est que cette campagne est importante pour le CCSI.

Les partisans de cette initiative ne manqueront pas d’insister sur l’aspect migratoire, arguant que les « juges de Strasbourg » empêchent la Suisse d’appliquer la volonté populaire en bloquant les expulsions de « criminels étrangers ». Pourtant, les véritables enjeux de cette votation sont clairs : cette initiative est une attaque frontale contre les droits humains, mais aussi contre les principes fondamentaux d’un État de droit, la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice. Elle doit donc être rejetée sans équivoque.

Reste une erreur à ne pas commettre : celle de minimiser l’importance d’aller voter le 25 novembre. Le risque existe, particulièrement à Genève. Vu d’ici, où la population tend à être plus ouverte sur ces questions que dans d’autres régions du pays, il peut en effet sembler inimaginable que cet objet soit accepté. Ce d’autant plus que cette initiative réussit l’exploit de réunir contre elle non seulement tous les partis de gauche, mais également toute la droite (à l’exclusion de l’UDC bien sûr), les syndicats, le patronat, Economiesuisse, et une très large coalition d’actrices et d’acteurs de la société civile.

Pourtant, trois raisons au moins plaident pour une forte mobilisation autour de cette votation, que certain·e·s disent « pliée d’avance ». La première, c’est que l’histoire récente nous a appris à nous méfier des scrutins « pliés d’avance »… Pour ma part, je préfère renvoyer mon bulletin que de vivre avec le regret de ne pas m’être exprimée sur un objet qui me tenait à cœur, mais dont j’estimais qu’il n’avait aucune chance de passer.

La seconde, c’est qu’il s’agit d’une initiative populaire, et qu’une double majorité du peuple et des cantons est nécessaire à son acceptation : ainsi, le nombre total de voix contre ce texte pourrait s’avérer déterminant pour faire basculer le résultat définitif vers le non. La troisième, c’est que l’UDC et les forces du repli nationaliste qui l’entourent s’appuie sur les scores réalisés par ses initiatives pour faire progresser son programme xénophobe aux Chambres fédérales. L’année 2019 est une année électorale sur le plan fédéral, et il serait souhaitable que l’UDC ne l’entame pas sur un succès populaire. Aux urnes, citoyennes et citoyens !

Marianne Halle