Contrôles et arrestations à Genève: stop au ciblage des sans-papiers
Le Collectif de soutien aux sans-papiers de Genève, dont le CCSI est membre actif, dénonce la vague de contrôles et d’arrestations pratiquée ces dernières semaines par les gardes-frontières à l’égard des personnes sans statut légal à Genève. A l’issue d’une conférence de presse tenue le dimanche 7 février, les membres du Collectif publient ce communiqué (version PDF ici):
Depuis quelques semaines, les contrôles d’identité et arrestations de personnes sans statut légal se multiplient à Genève. Les organisations membres du Collectif de soutien aux sans-papiers de Genève (ci-après Collectif) ont été alertées à de nombreuses reprises par des personnes sans statut légal ayant subi contrôles notamment dans les transports publics et aux arrêts de tram et bus, en se rendant au travail, ou dans la rue, parfois dans le voisinage d’associations de soutien. D’après les informations remontant du terrain, ces contrôles, qui sont parfois suivis d’arrestations et d’interrogatoires au poste, sont le fait des gardes-frontières.
Les personnes ciblées par ces contrôles n’étaient pas en train de troubler l’ordre public ou de tenter de fuir de l’autre côté de la frontière. Installées à Genève, elles se rendaient au travail, allaient chercher leurs enfants à l’école, rentraient chez elles ou allaient chercher un colis d’aide alimentaire pour nourrir leur famille. Depuis cette vague de contrôles, d’une ampleur inédite à Genève depuis de très nombreuses années, elles sont terrorisées. Alors que nous sommes en pleine pandémie, et que ces populations précaires sont déjà fortement fragilisées par la crise, nous condamnons fermement cette pratique consistant à traquer de la sorte des personnes vulnérables qui ne posent aucun risque sécuritaire.
Les membres du Collectif réitèrent leur solidarité avec les personnes concernées et affirment une nouvelle fois qu’elles se tiennent fermement à leurs côtés. Nous appelons le Conseil d’État à en faire de même, en cohérence avec la position courageuse et pragmatique qu’il tient depuis plus d’une décennie, de la demande de régularisation collective formulée en 2005 à l’opération Papyrus menée en 2017-18. Il doit intervenir afin de faire cesser immédiatement ces opérations de contrôles et d’arrestations, ciblées de manière indigne sur les populations les plus précaires.